Des silures (1)
Publié le 3 Octobre 2015
Nouvelles approches cette année de ce poisson et nouvelles observations qui auront affiné un peu ma connaissance de son comportement le printemps et l’été sur mes lieux de pêche.
Beaucoup de kilomètres parcourus en voiture, mais aussi à pieds à arpenter les berges à la recherche du géant d’eau douce.
Les premières sorties se sont soldées par une succession de bredouilles étant donné la furtivité des instants où j’ai pu apercevoir les quelques poissons que j’aurai pu attaquer.
Pour éviter encore d’autres bredouilles ou une recherche trop fastidieuse en solo, je me suis limité à une pêche à vue, délaissant la pêche des postes à l’aveugle.
A la mouche, cette pêche à vue constitue, quand on peut la pratiquer, celle qui occasionne le plus d’émotions, celle qui confère au sang-froid et à la maîtrise de soi. Un certain panard quand-même !
Délaissant les carpes et les brochets, j’ai focalisé ma pêche sur différents lieux avec plus ou moins de réussite :
En lac :
Pas de manifestation visible en journée sur les périodes où j’ai pêché et peu de manifestations aux extrémités du jour, de plus inattaquables à la mouche du bord, j’ai donc abandonné le terrain qu’il était inutile de matraquer de lancers à coup sûr improductifs.
En grande rivière :
Malgré une forte activité de surface à l’aube et dans la dernière heure légale de pêche, je n’ai pas eu le loisir de tenter la bête pendant ces périodes, par manque de temps. Mais il y a matière à creuser du côté d’une pêche rapide et réactive sur des chasses observées en float-tube ou barque, de mon avis assez près de la surface de l’eau, disons dans les 1.50 premiers mètres et en surface puisque le poisson semble très réactif au popper. Expérience à développer l’an prochain… à moins que l’arrière-saison soit douce…
En petite rivière peu profonde :
J’ai fait quelques tentatives du bord, et même en float-tube certaines matinées de juin sans aucun succès. Je pensais avoir l’opportunité de croiser un ou deux stachus, mais les seules rencontres furent très furtives : en chasse, ils se déplacent très vite et le manque d’eau de cette année a été un paramètre qui n’était pas à mon avantage : pas ou peu de courant sur cette rivière dont le fond varie l’été entre 30 cm et 3 à 4m dans certains trous et dont la population de carpes est très convenable ont eu pour conséquence une eau en permanence trouble, terreuse.
La visibilité des fonds en a été de fait réduite et les silures aperçus ne le furent que trop rapidement pour que je puisse tenter de leur présenter un streamer.
En rivière moyenne :
4 situations de pêche se sont présentées à moi :
En premier lieu, je ne connaissais pas la rivière et je souhaitais essayer une pêche presque en aveugle, en float-tube et au sondeur. Une seule sortie pour étayer l’ébauche d’une réflexion, mais une certitude en cette période caniculaire qui commençait : il m’est apparu comme impressionnant l’utilisation du clonck. Mon comparse, qui m’avait fait le plaisir de répondre favorablement à ma demande de pêcher avec lui, maniait l’appeau et proposait une appétissante boule de vers alors que nous nous laissions nonchalamment dériver au fil de l’eau.
L’effet teaser était indéniable et vérifiable au sondeur alors que l’on pouvait apercevoir les traits symbolisant les poissons se lever du fond puis monter vers la source sonore.
C’était quasi-systématique.
Pourtant, au taquet en mode "ratissage de la zone sondée", jamais aucun silure n'est venu mordre mon streamer.
Expérience à renouveler quand-même, car cette pêche s'assimile à celle du brochet lorsqu'on ne le pêche pas à vue. Il n'y a donc pas de raison d'échec systématique!
Puis j'ai eu la chance de tomber sur cette période bénie qu'est celle d'une mortalité importante de corbicules. Les mollusques morts remontant à la surface, flottant comme autant de friandises, de 'cahuètes d'apéro, provoquent une frénésie alimentaire plus ou moins longue dont il faut profiter ... Si on le peut:
Là encore, j'apprends que le silure en goguette n'en reste pas moins méfiant: une soie légèrement claquée sur l'eau, une imitation posée trop près du silure et c'est la fuite assurée dans un remous qui alerte en plus les autres spécimens alentours.
Mais encore, phénomène auquel je n'avais pas encore assisté:
inspection de l'imitation à la moustache et refus nombreux ! Aussi étonnant que cela m'a paru, le moustachu peut faire le difficile, façon ombre qui dérive le nez contre la mouche, sans l'engamer.
J'en ai même vu inspecter le bas de ligne et replonger dans la foulée... Non mais on va où, là ???
J'ai eu un taux de réussite peu important durant ce rapide évènement, ferrant trop tôt, ferrant dans la mâchoire cartilagineuse, ferrant port'nawak, quoi.
J'ai pêché en float-tube, ce qui m'a permis d'apprécier de près la population locale de silures, effrayant les uns, abordant les autres "dans mon dos" lorsque je palmais et les heurtais (si, si). Les remous qu'ils faisaient derrière moi, dans mes palmes, ou quand je voulais les caresser me faisaient toujours sursauter de surprise.
J'ai pu également varier les plaisirs en testant le float-ski nautique, tracté par une bête, c'est plaisant mais on ne maîtrise pas grand chose!